Le jeu ciné FRCD - 20e édition
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Classement général
Règlement
F.A.Q.
Comme dans du beurre

La semaine est maintenant close, place aux réponses et au classement...
Question 1 : Quel film ?
Réponse : French connection (The French connection), William Friedkin, 1971.
Proposé par Mister Zob
Voici un film que je ne me lasse pas de revoir tant je trouve qu'il ne vieillit pas ! Et ça dépote sec ! C'était le bon temps où un malade pouvait tourner une poursuite hallucinante en bagnole sans la moindre autorisation, blessant son acteur principal au passage, et obtenir avec ça l'oscar du meilleur réalisateur (entre autres) ! Et rarement 5 statuettes auront été aussi méritées... Rien que d'en parler j'ai envie de le revoir. Pourtant la dernière fois, c'était y a moins d'un mois...
Question (3 points) : Indice 1 (2 points) : Indice 2 (1 point) :
Question 2 : Quel film ?
Réponse : Happiness, Todd Solondz, 1998.
Proposé par Fred Loukass
Un film unique ! Todd Solondz a réussi la "comédie" la plus ignoble, la plus noire jamais réalisée dans le cinéma américain ! Une ribambelle de pédophiles, de ratés, d'obsédés sexuels, d'abrutis pitoyables et des scènes ahurissantes inimaginables au pays de l'Oncle Sam ! Enfin vous apprendrez grâce à Philip Seymour Hoffmann, comment décorer votre mur, de cartes postales si vous n'avez plus de punaises !
Question (3 points) : Indice 1 (2 points) : Indice 2 (1 point) :
Question 3 : Quel film ?
Réponse : Peau d'âne, Jacques Demy, 1970.
Proposé par Fred Loukass
Trouvez moi un film tiré d'un conte qui soit meilleur que celui-là ? Allez ... ? Des images inoubliables (j'ai dû faire une quarantaine de captures du DVD avant d'en choisir 3), une musique à se passer en boucle (c'est mon côté fleur bleue), une Deneuve magnifique (c'est encore l'époque où elle l'était), une vieille mégère qui crache des crapauds, une rose qui voit et qui parle etc...
Question (3 points) : Indice 1 (2 points) : Indice 2 (1 point) :
Question 4 : Quel film ?
Réponse : Judex, Georges Franju, 1963.
Proposé par Xtof
Des héros de Feuillade, Franju avait une préférence marquée pour « Fantômas » mais les droits lui étant passés sous le nez, il se contenta finalement d’adapter « Judex », ce juge bien mis et un peu plan-plan. Si le prestidigitateur Channing Pollock est à tout prendre plus expressif en oiseau qu’en justicier omnipotent, le restant de la distribution s’avère admirable avec une mention particulière pour le côté obscur de la force – soit la merveilleuse Francine Bergé dont le fuselage en combinaison moulante reste inégalé. Hommage à une certaine innocence du cinéma muet, « Judex » diffuse une tristesse tenace comme si Franju avait conscience de ranimer un ectoplasme à seule fin de lui faire un enterrement de première classe. On pense plus d’une fois au dernier « Mabuse » tourné par Lang à la même époque - et ce n’est pas rien. Quelques années plus tard, Franju terminera sa carrière par les deux barouds d’honneur que sont l’ahurissante « Faute de l’abbé Mouret » et son feuilleton terminal « L’homme sans visage » (resserré pour le cinéma sous le titre « Nuits rouges »), deux échecs sans appel, compréhensibles quoique immérités. Terminons sur une note honteusement subjective : « Judex » est l’un de mes films français préférés.
Question (3 points) : (1)Indice 1 (2 points) : Indice 2 (1 point) :
Question 5 : Quel film ?
Réponse : Rendez-vous avec la peur (Night of the demon), Jacques Tourneur, 1957.
Proposé par Mister Zob
Ce bijou est un des piliers du cinéma fantastique. Malgré quelques séquences imposées par la production et ébranlant la puissance de suggestion de l'œuvre, Tourneur parvient à façonner un film terrifiant où les ténèbres semblent prendre vie ! Par un savant jeu de lumières et une mise en scène chirurgicale où chaque effet, aussi sobre soit-il, contribue à instaurer un climat de terreur pure, Tourneur réussit tout simplement à filmer l'invisible. Une leçon.
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Question 6 : Quel film ?
Réponse : Elephant, Alan Clarke, 1989.
Proposé par Xtof
Avant d'être palmé dans la version remodelée par Gus Van Sant, « Elephant » fut un modeste et glaçant téléfilm de la BBC, 37 minutes de meurtres sans explication et (presque) aucun dialogue. On raconte que les commanditaires de la chose qui, on peut l'imaginer, attendaient sur le thème de la violence en Irlande du gentil socio-cul à la Ken Loach furent on ne peut plus perplexes. La grandeur d'Alan Clarke, cinéaste à découvrir, tient certainement dans sa raideur théorique qui fait d'« Elephant » un "dispositif" assez fascinant - je place des guillemets car toute merde pseudo-contemporaine sans chair se définit comme un dispositif (cf Kiarostami). « Elephant » n'est heureusement pas le rêve branchouille d'un futur cinéaste-phare des Inrocks, c'est l'exécution testamentaire d'un homme qui mourut d'un cancer à la fin du montage et qui nous dit par l'unique force de sa mise en scène que la violence est reproductible à l'infini, que les hommes ressemblent fortement à des cadavres, que pour citer Nietzsche (qui m'arrêtera ?), la vie n'est rien d'autre qu'une variété de la mort. Pas commode mais essentiel.
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Question 7 : Quel film ?
Réponse : Et pour quelques dollars de plus (Per qualche dollaro in più), Sergio Leone, 1965.
Proposé par Fred Loukass
Mon western spaghetti préféré ! La musique de Morricone et la présence de Lee Van Cleef y sont pour beaucoup ! Un film de vengeance exemplaire, par moments déchirant !
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Question 8 : Quel film ?
Réponse : Cure (Kyua), Kiyoshi Kurosawa, 1997.
Proposé par Xtof
Il faut bien l’avouer, on est revenu de Kiyochi Kurosawa qui tourne un peu trop vite un peu trop n’importe quoi. Si « Kaïro » sauvait in extremis un scénario sous-exploité grâce à deux belles scènes de peur dans la culotte, « Jellyfish » s’échouait lamentablement sur les rivages du Vide comme une méduse asthmatique malgré la présence de Tadanobu Asano (qui était déjà le seul intérêt de « Zatoichi »). Quant à « Séance », il eut mieux valu qu’il soit acheté par M6 pour meubler ses immortels Jeudis de l’Angoisse plutôt que de faire les frais d’une sortie nationale. Que reste-t-il donc de KK ? Un remarquable remake caché du « Cable Hogue » de Peckinpah (« Licensed to live »), l’incompréhensible mais amusant « Charisma » et surtout le presque classique « Cure » où Koji Yashuro essaie de stopper les agissements mortels d’un jeune amnésique adepte du mesmérisme. La plus belle scène du film : comment hypnotiser une doctoresse avec un verre d’eau. Attention ! Don’t try this at home ou vous finirez les joues en côtelettes comme le monsieur de la question !
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Question 9 : Quel film ?
Réponse : Le cri du sorcier (The shout), Jerzy Skolimowski, 1978.
Proposé par Xtof
Au début de « The shout », le directeur d’un asile (Robert Stephens) essaie d’expliquer à un interlocuteur de passage la folie d’un de ses patients (Alan Bates, le magnétique "sorcier" du titre français et de l’indice 1) ; il montre du doigt un arbre de taille décente qu’il qualifie de normal avant de pointer un chêne gigantesque vieux de plusieurs siècles et d’ajouter : "celui-là est fou". Folie, monstruosité, magie noire autant de thèmes chargés que Skolimowski manie sans jamais tomber dans l’outrance ou le baroque chichiteux. Pas une once de gras dans son film – rappelons qu’il a été boxeur – rien que du nerf, des plans brusques, toujours surprenants. Récemment un critique d’hebdomadaire télévisuel s’essayait à comparer « The shout », avec « Nostalghia », d’une "profondeur" soi-disant supérieure. Mortelle erreur ! L’appel messianique à un monde plus spirituel – vieille lune des vieux cons – se limite chez Tarkovski à l’exaltation de la foi du charbonnier avec cette inepte séquence finale de la petite loupiotte dans les thermes (tiens, à quand un remake pompier par Lars Von Trier ?). Heureusement pour nous, Skolimowski n’a ni fond de commerce chrétien ni étrangeté emblématique à défendre. Sa "vision" de l’homme est celle d’un curieux animal influençable qui joue avec son prochain comme avec un caillou. Beaucoup de films dont on nous abreuve sont désespérément normaux, très peu sont fous, « The shout » est immense.
Question (3 points) : (2)Indice 1 (2 points) : Indice 2 (1 point) :
Question 10 : Quel film ?
Réponse : L'homme qui voulait savoir (Spoorloos), George Sluizer, 1988.
Proposé par Mister Zob
Bernard-Pierre Donnadieu campe un des "monstres" les plus terrifiants qu’il nous ait été donné de voir au cinéma ces 20 dernières années. D’une froideur clinique, le film évite tous les clichés du genre et ne s’aventure jamais sur le terrain hasardeux de l’explication foireuse. Une vraie réussite qui fait d’autant plus regretter que son auteur soit allé lui-même se fourvoyer dans un remake hollywoodien complètement ridicule.
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Question 11 : Quel film ?
Réponse : Le cimetière de la morale (Jingi no hakaba), Kinji Fukasaku, 1975.
Proposé par Mister Zob
Mon Fukasaku préféré ! L’histoire de ce yakuza asocial et borné est absolument fascinante. Et le film est à l’image de son héros : sans concession, violent, cynique, pathétique, majestueux, désabusé, monstrueux, nihiliste, beau.
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Question 12 : Quel film ?
Réponse : L'oiseau au plumage de cristal (L'uccello dalle piume di cristallo), Dario Argento, 1970.
Proposé par Fred Loukass
Pas de jeu FRCD avec Zob et Loukass sans un bon Argento ! Le 1er film de l'ami Dario offre des éléments qui allaient souvent revenir dans ses films suivants : des meurtres, du sang, un tueur sadique amateur d'armes blanches, un tableau traumatisant et une révélation finale originale. Un très bon giallo.
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Question 13 : Quel film ?
Réponse : Dementia 13, Francis Ford Coppola, 1963.
Proposé par Fred Loukass
Une curiosité ! Une intrigue bateau, une mise en scène classique mais quelques scènes superbes et une ambiance réussie !
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Question 14 : Quel film ?
Réponse : Rashomon, Akira Kurosawa, 1950.
Proposé par Mister Zob
Que dire ? C’est le genre de films qu’on peut revoir 100 fois, on sera toujours ébloui par la richesse de la mise en scène et l’intelligence du propos. C’est indémodable un truc pareil !
Question (3 points) : Indice 1 (2 points) : Indice 2 (1 point) :
Question 15 : Quel film ?
Réponse : The shooting, Monte Hellman, 1967.
Proposé par Xtof
Le western est avec le film de guerre le genre qui a certainement le plus à voir avec la morale, le Bien, le Mal et toutes ces choses. Tomber sur un film qui escamote cette donnée de base relève de l'exploit et ce ne sont pas les centaines de canailles plus ou moins sympathiques campées par ses innombrables rejetons-spaghetti qui changeront le moralisme profond du western où mieux vaut se trouver du bon côté du récit et du revolver. « The Shooting » est peut-être l'exception la plus sidérante, un îlot de non-sens au milieu d'un océan de convention pitoyablement réinitialisée tous les 5 ou 10 ans, le dernier exemple "probant" étant le très neutre - je reste poli - « Impitoyable » d'Eastwood, à jamais stigmatisé par Skorecki comme un "sous-Houston déplaisant" (Aaaah, cette formule me fait jouir !!!). Mais je m'égare et revenons à notre "fusillade". Une femme paie deux chercheurs d'or pour retrouver le frère de l'un d'eux dont on soupçonne qu'il a causé du tort à sa famille (litote). Ils partent dans le désert suivis à convenable distance par une présence de plus en plus menaçante. Bâti sur quelques classiques figures du genre (vengeance, tueur à gage, fusillade, poursuite), le film les vide peu à peu de leur substance, rendant les motivations des personnages de plus en plus impénétrables. Un parfum de tragédie antique plane doucement avant d'éclater dans une fin inépuisable. Hellman s'est souvent réclamé de Beckett (quelle classe !) et s'il est vrai qu'on peut rattacher « The Shooting » à une variante pédestre de « En attendant Godot », c'est surtout à Borges qu'il fait penser ici et à ces labyrinthes abscons qui mènent à la mort par des raccourcis qu'on n'attendait pas. Ce même Borges définissait le modernisme comme - je paraphrase - l'imminence d'un sens qui n'en finit pas de se dérober. Voilà l'exacte impression laissée par ce film rarissime, obsédant, parfait et qui justifie amplement ces quelques lignes de trop.
Question (3 points) : Indice 1 (2 points) : Indice 2 (1 point) :


Notes et indications
  1. [Question 4] Ce texte n'est pas à proprement parler extrait du dialogue... Il apparaît cependant dans le film cherché.
  2. [Question 9] Traduction "maison".


Scores
1Buñuel se escribe con Ñ39
2La Ligue des Gentlemen au clair de lune34
3Les Valseuses30
4Gray Men29
4Sissi & the Atomic Asian Rollmops29
6Les Idiots fondue ski27
7ÉLiasz_23
8Hache et Fer22
9Sherry & Chase (ex - Team ABC)20
10Mi nombre es Legión18
10Pétunia la reine du cinéma et ses lapins nains18
12meaT CAB16
13Loose Team15
14Ga Bu Zo Meu14
15Carlito Brigante12
16Domicile Conjugal9
17Les Fous du Volant8
18Filipe7
19Rox et Rookies4
20Vincent Lefèvre1

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